L’Espagne élira son prochain Premier ministre en juillet, lors d’élections législatives anticipées. L’actuel chef du gouvernement, le socialiste Pedro Sanchez, l’a annoncé lundi, au lendemain d’une très lourde défaite de son parti aux élections municipales et régionales. Analyse des résultats avec la politologue Maria Elisa Alonso, enseignante-chercheuse à l’Université de Lorraine, spécialiste de l’Espagne et de l’Amérique latine.
Personne ne s’y attendait. Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a annoncé lundi 29 mai des élections législatives anticipées pour juillet, après un revers des socialistes au pouvoir face aux conservateurs aux élections municipales et régionales.
« J’ai pris cette décision au vu des résultats des élections d’hier », a-t-il déclaré dans une allocution télévisée, alors que les élections législatives devaient se tenir à la fin de l’année. Ces élections auront lieu « le dimanche 23 juillet », c’est-à-dire pendant le semestre de la présidence espagnole du Conseil européen qui débute le 1euh Juillet.
Lors de l’élection de dimanche, le Parti populaire (PP, droite) a arraché d’importantes mairies aux socialistes, comme celles de Valence et de Séville, les troisième et quatrième villes du pays. Elle a également renforcé ses deux bastions régionaux de Madrid et de Murcie. Au total, le PP a obtenu plus de 7 millions de voix (31,5 %), contre 6.3 millions (28,1 %) pour le Parti socialiste (PSOE) de Pedro Sanchez.
Analyse des résultats avec Maria Elisa Alonso, politologue et enseignante-chercheuse à l’Université de Lorraine, spécialiste de l’Espagne et de l’Amérique latine.
France 24 : Comment interpréter la débâcle socialiste de dimanche ?
Maria Elisa Alonso : C’est vraiment un changement de cycle politique en Espagne. Tout le monde s’attendait à une défaite du Parti socialiste, mais pas si importante. On se demande sur quels critères les électeurs se sont fondés pour infliger une telle défaite au PSOE. Malgré la hausse des prix alimentaires due au contexte international, l’économie espagnole se porte bien par rapport aux autres périodes.
Le gouvernement a donc été puni par les électeurs pour autre chose. Soit pour sa coalition avec le parti de gauche radicale Podemos, qui est à l’origine de lois assez controversées, comme la loi dite « Sólo sí es sí » [sur l’obligation d’un consentement sexuel explicite, NDLR] et celui sur les droits des personnes transgenres, particulièrement mal perçu au sein de certains mouvements féministes. Soit pour ses accords avec le parti basque Bildu [héritier politique du parti Batasuna, interdit en 2003 car considéré comme la branche politique de l’organisation séparatiste basque ETA, NDLR]ce qui a déplu aux électeurs socialistes.
Même s’il s’agissait d’élections régionales et municipales, c’est la politique nationale qui prime aux…
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