Mis en lumière dans la lutte contre le Covid-19, les vaccins à ARN messager (ARNm) pourraient prochainement s’attaquer aux maladies auto-immunes et aux cancers. L’apparition de ces traitements sur le marché mondial devrait avoir lieu d’ici à 2030, selon les experts de groupes pharmaceutiques.
La prochaine décennie annoncée comme un tournant pour la recherche scientifique. Mis en lumière dans la lutte contre le Covid-19, les vaccins à ARN messager (ARNm) pourraient prochainement s’attaquer aux maladies auto-immunes et aux cancers. L’apparition de ces traitements sur le marché mondial devrait avoir lieu d’ici à 2030, selon les experts de différents groupes pharmaceutiques.
Au-delà des cancers, des maladies auto-immunes et cardiovasculaires, les vaccins à ARNm cibleraient la grippe, le virus respiratoire syncytial (VRS), le cytomégalovirus ou le virus Zika, d’après le magazine spécialisé Science et Avenir. Outre les maladies infectieuses décrites plus haut, la société américaine Moderna développerait une thérapie inhalée à partir d’ARN messager contre la mucoviscidose.
Pour que ces promesses puissent se concrétiser à l’horizon 2030, le magazine a rappelé une condition essentielle, à savoir que «les financements alloués à la recherche pendant la crise sanitaire se maintiennent à un niveau élevé».
La pandémie a accéléré la recherche scientifique
Entamée il y a plus de deux décennies, la recherche scientifique dans ce domaine a grandement été accélérée par la pandémie de Covid-19. «L’approche globale de la recherche et du développement en matière d’ARNm a connu une grande avancée. En un an, nous avons acquis des connaissances scientifiques dignes d’une décennie», a confirmé un porte-parole de Pfizer auprès du mensuel français.
Cette source a même indiqué que Moderna ambitionnerait de proposer dans les cinq prochaines années des vaccins à ARNm contre «toutes sortes de maladies». Dans les faits, une production massive et rapide de ce mode de vaccination serait possible grâce au mode de synthétisation chimique qui les caractérisent, à l’inverse des vaccins traditionnels et de leur fabrication biologique.
Moderna a déjà confirmé la phase III d’un essai sur le mélanome pour lutter contre le cancer de la peau. Ce dernier, associé au traitement Keytruda, réduirait de 44% le risque de décès ou de réapparition du cancer par rapport à l’utilisation du médicament seul.
Vers un vaccin adapté à chaque patient
La firme américaine a fait part de son ambition de proposer des vaccins personnalisés aux patients atteints d’un cancer selon le type de tumeur observé. Pour cela, elle s’appuierait sur la biopsie réalisée afin de séquencer le matériel génétique d’un patient et de fabriquer un vaccin ARNm adapté.
Ce dernier pourrait alors contenir jusqu’à 34 protéines cibles, contre une seule dans un vaccin traditionnel. En février 2023, la Food Drug Administration (FDA) a accordé la désignation de «thérapie innovante» au traitement développé par Moderna, accélérant sa potentielle mise sur le marché.