Santé
Devant l’AG de TotalEnergies, heurts et lacrymos entre police et militants écologistes


BERTRAND GUAY / AFP
Des militants pour le climat bloquant l’accès à la salle Pleyel, à Paris, le 25 mai 2023. Une assemblée des actionnaires de TotalEnergies y est programmée le 26 mai.
TOTALENERGIES – Après BP et Shell, c’est le tour de TotalEnergies. Le géant français des hydrocarbures se prépare à vivre une assemblée générale électrique ce vendredi 26 mai dans la matinée, ciblée dès avant son ouverture par des échauffourées entre manifestants pour le climat et la police, tandis que des actionnaires sont également en désaccord avec sa politique climatique.
Dès l’aube, des dizaines de manifestants pour le climat ont tenté de pénétrer dans le tronçon de rue passant devant la salle Pleyel, dans les beaux quartiers parisiens.

Une dizaine d’entre eux, qui s’étaient assis devant l’entrée, ont été délogés par les forces de l’ordre, comme on peut le voir sur les images plus bas. Après trois sommations en moins d’une minute par haut-parleur, les forces de l’ordre ont projeté du gaz lacrymogène.
Le journaliste de LCI Paul Larrouturou a aussi raconté sur Twitter que sa consœur Harmony Pondy Nyaga avait été « jetée au sol avec sa caméra par un vigile puis un gendarme alors qu’elle s’[était] clairement signalée comme journaliste », comme on peut le voir ici sur ces images.
Des manifestants sont néanmoins restés aux abords de la salle Pleyel, environ une centaine de chaque côté du tronçon de la rue bloqué par des barrages de camions de police et gendarmerie.

La réunion arrive à la fin d’une saison d’AG houleuses, où des militants ont multiplié les actions contre les grands groupes, comme chez les concurrents Shell et BP ou la banque Barclays, accusée de financer l’expansion de projets d’hydrocarbures.
Téléphones portables interdits pendant l’AG
Le tout sur fond de profits faramineux : ensemble, les majors BP, Shell, ExxonMobil, Chevron et TotalEnergies affichent plus de 40 milliards de dollars de bénéfices ce trimestre, après une année 2022 grandiose.
Signe des tensions attendues, TotalEnergies interdira aux actionnaires et aux journalistes d’utiliser leurs téléphones portables, et les obligera à laisser certains effets personnels à l’entrée.

Le groupe veut surtout éviter le scénario chaotique de l’année dernière quand des militants d’ONG avaient empêché des actionnaires de pénétrer dans l’AG. Les autorités s’attendent à la présence de 200 à 400 militants, qui « veulent absolument empêcher la tenue de l’AG », selon une source policière.
« L’AG de Total n’aura pas lieu », ont d’emblée prévenu fin avril dans une tribune les signataires 350.org, Alternatiba, Amis de la Terre, ANV-COP21, Attac, Greenpeace, Scientifiques en rébellion et XR. « Cette assemblée générale prévoit de perpétuer la stratégie du pétrolier : toujours plus de projets fossiles et une répartition injuste des superprofits qui alimente l’injustice climatique et sociale », dénoncent-ils.
Parmi les sujets brûlants, les 1,5 million d’actionnaires individuels, présents ou en ligne, sont appelés à voter sur une résolution consultative émanant de l’organisation d’actionnaires activistes Follow This, qui s’attaque principalement aux émissions indirectes de CO2.

Autrement dit celles liées à l’utilisation du pétrole par ses clients dans les voitures ou pour se chauffer (scope 3 dans la comptabilité carbone), l’équivalent de 85 % de son empreinte carbone.
L’organisation lui demande d’aligner ses objectifs de réduction sur l’Accord de Paris de 2015, afin de limiter le réchauffement planétaire à +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle.
Hausse de 10 % du salaire du PDG en vue
Parmi cette coalition de 17 investisseurs qui détiennent près de 1,5 % de TotalEnergies, figurent La banque PostaleAM, Edmond de Rotschild AM, La Financière de l’Échiquier.

Le groupe recommande de voter contre, jugeant la résolution « contraire aux intérêts » de TotalEnergies, « de ses actionnaires et de ses clients ». La major va néanmoins faire valoir ses efforts pour le climat et appelle ses actionnaires à « voter en faveur » de sa propre résolution climatique. Cette stratégie officielle se concentre surtout sur ses émissions directes, issues de ses opérations et celles liées à l’énergie qu’elle consomme (périmètres dit du « scope 1 et 2 »).
Même si le groupe n’envisage pas de baisser drastiquement ses émissions directes dans la décennie, il entend consacrer un tiers de ses investissements dans les énergies bas carbone et atteindre 100 GW de capacités d’électricité renouvelable d’ici 2030.
« Ce sont les revenus des hydrocarbures qui nous permettent d’investir massivement et de développer les renouvelables », a fait valoir le PDG Patrick Pouyanné mercredi dans une interview au magazine Challenges.

Le groupe est présent dans de nombreux projets de gaz naturel liquéfié et de pétrole, aux Émirats arabes unis, en Irak, en Papouasie ou encore en Ouganda, avec le projet controversé de l’oléoduc chauffé Eacop devenu un symbole médiatisé de la lutte anti-pétrole.
« On (n’)a pas su anticiper », a concédé à Challenges Patrick Pouyanné au sujet de cette polémique, qui s’ajoute à bien d’autres pour le groupe, critiqué pour son bénéfice record de 20,5 milliards de dollars (19,12 milliards d’euros) en 2022, ses impôts en France ou le salaire du PDG. Une hausse de 10 % de sa rémunération pour 2023 est d’ailleurs à l’ordre du jour de l’AG.
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En Inde, l’accident ferroviaire lié au système d’aiguillage


DIBYANGSHU SARKAR / AFP
Des policiers inspectent les wagons détruits par l’impresionnante collisions de trois trains vendredi près de Balasore, dans l’État indien d’Odisha.
INDE – Les derniers mystères autour de la catastrophe ferroviaire la plus meurtrière de ces dernières décennies en Inde commencent à être levés. Ce dimanche 4 juin, le ministre indien des Chemins de fer, Ashwini Vaishnaw annoncé qu’un problème dans le système électronique d’aiguillage était à l’origine du drame qui a entraîné la mort d’au moins 288 personnes.
« Nous avons identifié la cause de l’accident et les personnes qui en sont responsables », a également assuré Ashwini Vaishnaw à l’agence de presse ANI ce dimanche, en ajoutant qu’il n’était « pas approprié » de divulguer davantage de détails avant le rapport d’enquête final.

Selon le ministre, « le changement qui s’est produit lors de l’aiguillage électronique est à l’origine de l’accident », en référence au système informatique complexe gérant le trafic sur les voies ferrées indiennes pour empêcher la collision de trains.
« Le coupable et la manière dont l’accident s’est produit seront découverts à l’issue d’une enquête en bonne et due forme », a-t-il précisé ensuite. « Aucun responsable » de l’accident ne sera épargné, a de son côté promis le Premier ministre indien Narendra Modi, espérant sortir « de ce triste moment le plus rapidement possible », a-t-il déclaré à la chaîne publique Doordarshan.
« Erreur humaine »
Les premières conclusions de l’enquête n’ont à ce stade pas été rendues, mais le Times of India, citant un rapport d’enquête préliminaire, a indiqué dimanche qu’une « erreur humaine » de signalisation pourrait avoir causé la collision entre trois trains.

Le Coromandel Express, reliant Calcutta à Madras, avait reçu le feu vert pour circuler sur la voie principale mais a été dérouté sur une voie où se trouvait déjà un train de marchandises, selon le journal.
Le train de passagers a alors percuté à une allure d’environ 130 km/h le convoi de marchandises, près de Balasore, à environ 200 kilomètres de Bhubaneswar, la capitale de l’État d’Odisha, dans l’est de l’Inde. Trois wagons sont alors tombés sur la voie adjacente, heurtant l’arrière d’un train express qui assurait une liaison entre Bangalore et Calcutta. C’est cette collision qui a provoqué le plus de dégâts, ajoute le Times of India.
Un bilan toujours incertain
Le bilan provisoire de la collision entre trois trains survenue vendredi fait état d’au moins 288 morts. Toutefois, le bilan humain pourrait être beaucoup plus lourd et atteindre 380 morts, selon le directeur général des services d’incendie de l’État d’Odisha, Sudhanshu Sarangi.

D’autant plus que de nombreuses familles de victimes poursuivent les recherches pour retrouver leurs proches toujours portés disparus. Samedi, les opérations de sauvetage sur le site de la catastrophe ferroviaire se sont achevées, avait annoncé un responsable des secours.
Dans le même temps, le secrétaire en chef de l’État d’Odisha, Pradeep Jena, a confirmé qu’environ 900 blessés avaient été hospitalisés.
Selon Arvind Agarwal, responsable d’une morgue provisoire installée dans un lycée, les corps sont « pour la plupart, méconnaissables » après plus de vingt-quatre heures d’une chaleur torride sur le lieu de l’accident. « Alors la plus grande épreuve (pour les familles) est l’identification des corps », ajoute-t-il. Arwind Agarwal a d’ores et déjà prévenu les familles qu’elles devraient probablement se soumettre à des tests ADN pour aider à l’identification des cadavres.

À ce stade, cet accident ferroviaire est le plus meurtrier en Inde depuis 1995, quand deux trains express étaient entrés en collision à Firozabad, près d’Agra, qui abrite le Taj Mahal, faisant plus de 300 morts.
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Virus et bactéries : l’inquiétude des scientifiques face à la fonte des glaciers en Chine

Des chercheurs chinois mènent des études approfondies sur la fonte des glaciers causée par le réchauffement climatique dans les montagnes de l’Himalaya. Les glaciers, qui agissent comme d’immenses congélateurs, ont conservé pendant des milliers d’années une grande quantité de microbes, de bactéries et d’autres virus. Cet écosystème a été préservé depuis l’ère glaciaire, mais le réchauffement climatique remet en question cette méthode de conservation. La fonte des glaciers entraîne la libération d’une grande quantité de microbes et de bactéries dans l’atmosphère, en particulier au Tibet et dans les contreforts de l’Himalaya. Des chercheurs chinois spécialisés dans les sciences de la cryosphère mènent donc des recherches à plus de 6 500 mètres d’altitude (source 1).
Une urgence et un enjeu sanitaire mondial
Ces micro-organismes représentent une ressource scientifique précieuse qui est en train de disparaître en raison de la fonte des glaciers. Les chercheurs de l’institut chinois des ressources écologiques et environnementales sont conscients de l’urgence d’agir rapidement. Ils effectuent donc des prélèvements dans la glace pour récupérer ces microbes et bactéries afin de les préserver de la disparition définitive. Les scientifiques sont également préoccupés par l’émergence de nouvelles pandémies.Certains virus et bactéries qui étaient restés inactifs en raison du froid pourraient se réveiller et constituer une menace pour la faune et l’homme. Un chercheur chinois a isolé un virus actif à partir d’une carcasse d’animal dans un glacier. Il souligne également qu’un virus inconnu très pathogène, qui serait libéré lors de la fonte des glaces, pourrait infecter les humains. D’autres scientifiques estiment que la prochaine pandémie pourrait provenir de la fonte des glaciers. C’est donc l’un des objectifs de ces recherches au Tibet : identifier tous ces virus dans le but de prévenir de telles situations.
Santé
Kenzo, jeune supporteur marseillais atteint d’un cancer du cerveau, agressé pendant Ajaccio-OM


PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
Les supporters de Marseille dans la tribune des visiteurs avant le match de L1 entre l’AC Ajaccio et l’Olympique de Marseille, où plusieurs heurts ont eu lieu, dont l’agression de Kenzo, un jeune supporter de l’OM.
SPORT – Un « acte inqualifiable ». Si l’avant-match entre les équipes d’Ajaccio et de Marseille avait déjà provoqué des remous, la rencontre a été le théâtre d’une agression visant un très jeune supporter et ses parents, ce samedi 3 juin, lors de la dernière journée de Ligue 1.
Atteint d’un cancer du cerveau, Kenzo, 8 ans, se trouvait avec ses parents en loge pour assister au dernier match de la saison. Mais la soirée de rêve du jeune supporter a viré au cauchemar au stade François-Coty.

Comme le rapporte dans un communiqué le club corse d’Ajaccio, Kenzo et ses parents « ont été honteusement violentés par des individus qui se sont introduits dans leur loge. Alertée, la sécurité du club s’est interposée ». La famille a ensuite été prise en charge par les équipes de l’AC Ajaccio.
COMMUNIQUÉ DU CLUB
Suite à l’incident déplorable qui s’est déroulé au stade François-Coty lors du match ACA-OM.
#ACAOM #ACAjaccio
— AC Ajaccio (@ACAjaccio)
« Le club condamne avec la plus grande fermeté ces actes inqualifiables ! L’AC Ajaccio fera toute la lumière sur ces agissements honteux », écrit également le club d’Ajaccio, faisant part de sa volonté de porter plainte contre les auteurs des faits, dès que ces derniers auront été identifiés.
Une énorme pensée pour notre jeune follower Kenzo, qui a été blessé et son père frappé lors des incidents à Ajaccio.
Leurs maillots de l’OM ont été arrachés et brûlés.
Pour info, @lecombatdekenzo souffre d’un cancer du cerveau ! https://t.co/0WtVv0kTn3
— EspoirsduFootball (@EspoirsduFoot)
Le maillot de Kenzo brûlé
Auprès de Corse-Matin, Amandine, la mère du petit garçon, a raconté les événements survenus dans un climat déjà très tendu entre supporters à la veille du match et juste avant le coup d’envoi. « Puisque nous pensions être en sécurité, j’ai autorisé Kenzo à enfiler son maillot, mon mari l’a pris aux bras pour lui montrer l’entrée des joueurs sur le terrain. Et tout a dérapé », relate-t-elle.

En quelques instants, une « dizaine » de supporters se dirige vers la famille : « Ils ont poussé mon fils et sa tête a heurté la rambarde. Ils ont frappé mon mari au visage, ont arraché le maillot du petit et sont allés le brûler. Avant de quitter la loge, ils ont même craché dans la nourriture qui était à notre disposition ».
Sur RTL, la mère de Kenzo évoque aussi l’état de son enfant après l’agression ce dimanche. « Mon fils a été pris en charge en urgence, il était choqué, il avait du mal à s’en remettre, l’œil tout rouge au visage gonflé, il pleurait et il tremblait et il n’arrivait plus à respirer. On n’aurait jamais cru qu’on s’en prenne à un enfant », témoigne-t-elle, encore sous le choc.
#ACAOM #TeamOM #OM #K
@lecombatdekenzo
Merci à tous de la part de Kenzo et de sa famille pour votre immense soutien et solidarité. J’ai montré vos messages à Kenzo, qui est très touché. Il se remet doucement. Son échange avec son idole @MatteoGuendouzi lui a mis du baume au 💙 https://t.co/H8LQnys9Fg https://t.co/2pLATOTGot— Stéphanie Freedman (@Steph13Freed)
Sandra Peraldi, la présidente du Rotary Club Parata, à l’origine de l’invitation de Kenzo, dénonce un « acte inqualifiable » dans les colonnes de Corse-Matin. « Kenzo est bien conscient qu’il est très gravement malade, il perd la vue à cause de sa tumeur et il m’a dit : “ Avant de ne plus rien voir, je veux voir l’OM à Ajaccio” », témoigne Sandra Peraldi.

« Il pensait que ça allait être magnifique. Ces imbéciles l’ont traumatisé », ajoute-t-elle, en colère.
Le représentant des supporters justifie en partie
Toujours dans Corse-Matin, le représentant des supporters ultras corses du Orsi Ribelli dément une partie des événements… et les justifie. Selon Lisandru Leca, « c’est le père qui portait le maillot de l’OM et qui narguait les supporters en dessous ».
Mais s’il reconnaît que « quelques personnes assises en tribune Faedda sont montées, ont porté deux coups de poing au père pour lui faire enlever le maillot avant de redescendre avec la tenue », le représentant du Kop d’ultras assure qu’il « compte bien clarifier la situation », concernant les autres événements cités. De son côté, le club de l’OM n’a pas encore réagi officiellement aux événements de la soirée.

Le maire condamne
Le maire d’Ajaccio, Stéphane Sbraggia, a exprimé sur Twitter son indignation face à l’« agression gratuite et scandaleuse » de l’enfant et ses parents comme face à celle d’un journaliste « brutalisé dans l’exercice de ses fonctions ». Des « actes qui témoignent d’une inquiétante perte de valeurs ».
Mon total soutien au petit Kenzo et à ses parents, victimes d’une agression gratuite et scandaleuse hier au stade. Tout comme au journaliste de @FTViaStella brutalisé dans l’exercice de ses fonctions. Je suis indigné par ces actes qui témoignent d’une inquiétante perte de valeurs
— Stéphane Sbraggia (@s_sbraggia)
À l’issue du match, l’enfant a pu toutefois passer un moment avec une de ses idoles, le joueur de l’OM Mattéo Guendouzi, selon un journaliste de l’AFP.
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Karim Benzema quitte le Real Madrid, où il a marqué l’Histoire


Fran Santiago / Getty Images
Karim Benzema a annoncé son départ du Real Madrid, où il aura joué pendant 14 ans et avec qui il aura remporté 25 trophées (photo prise le 6 mai dernier, à l’occasion de la victoire du Real Madrid en finale de la Copa del Rey, la Coupe d’Espagne).
FOOTBALL – Tout simplement légendaire. Ce dimanche 4 juin, près de 14 ans après son arrivée en Espagne, le Real Madrid a annoncé officiellement le départ de son capitaine, Karim Benzema. Le club a immédiatement tenu à souligner « sa brillante et inoubliable période » à Madrid.
Dans un communiqué actant cette séparation, le club a également salué « un acteur fondamental de cet âge d’or de notre histoire ». Le club madrilène souligne aussi « un exemple de comportement et de professionnalisme », avant d’ajouter que « Karim Benzema a gagné le droit de décider de son avenir », visiblement loin de la capitaine espagnole.

Comunicado Oficial: Benzema.
#RealMadrid.— Real Madrid C.F. (@realmadrid)
La fin d’une aventure qui l’aura vu empiler les trophées comme aucun autre joueur français avant lui, et devenir l’une des figures les plus emblématiques du plus grand club de football au monde.
Car si son aventure en équipe en France aura été pour le moins tumultueuse, avec pour preuve cette fin gâchée en préambule au Mondial qatari, à Madrid, « KB9 » n’aura fait que prendre de l’ampleur, année après année. Jusqu’à côtoyer les étoiles de la « Maison blanche ».
Un palmarès inégalé
Comme il le rappelait encore début mai sur Instagram, après la victoire madrilène en finale de la Copa del Rey, « Nueve » a effectivement tout gagné avec le Real dont il était devenu capitaine ces dernières saisons.

Quatre championnats d’Espagne, trois Coupes, quatre supercoupes et surtout cinq Ligues des champions, quatre supercoupes d’Europe et cinq championnats du monde des clubs, Karim Benzema a soulevé pas moins de 25 trophées avec le géant madrilène. En plus des sept gagnés en début de carrière avec l’Olympique lyonnais, son club formateur et l’équipe de son cœur, ce qui en fait le Français le plus titré au monde.
Également devenu au cours de son long séjour espagnol Ballon d’Or, meilleur buteur français de l’histoire de la Ligue des champions, meilleur passeur de l’histoire du Real Madrid, deuxième meilleur buteur du club devant les légendes Raúl, Di Stefano ou Puskás, ou encore joueur le plus titré sous la liquette blanche (à égalité avec Marcelo), c’est peu dire qu’il a désormais sa place au panthéon du club aux 14 Ligues des champions.
Buteur en finale de Ligue des champions
D’autant qu’il a même, avec son but de coquin où il avait chipé le ballon au gardien de Liverpool Loris Karius, égalé Zinédine Zidane en marquant en finale de la Ligue des champions. De quoi supplanter aisément le champion du monde 1998 pour le titre honorifique de meilleur joueur français de l’Histoire du Real.

C’est désormais un autre glorieux ancien de la « Maison blanche » qu’il va imiter, puisqu’à l’image de son ancien partenaire Cristiano Ronaldo, il va s’envoler pour l’Arabie saoudite, où une fin de carrière dorée l’attend.
D’ici là, il aura une dernière occasion de marquer avec le maillot du Real Madrid, pour faire augmenter encore un peu son bilan mirifique de 353 buts. Ce sera ce dimanche 4 juin au stade Santiago Bernabéu face à l’Athletic Bilbao, pour le compte de la dernière journée de Liga. Et on imagine que « KB9 » voudra faire lever une ultime fois ses fans.
Un ultime hommage lui sera rendu le 6 juin. Le Real Madrid évoque « un acte institutionnel d’hommage et d’adieu à Karim Benzema » qui aura lieu à la Ciudad Real Madrid en compagnie du président Florentino Pérez.
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Parcoursup a donné 600 000 réponses positives (pour l’instant), annonce Pap Ndiaye


ERIC TSCHAEN / AFP
Pap Ndiaye (ici en août 2022) dresse un premier bilan de Parcoursup
POLITIQUE – Correct, mais peut mieux faire. « Plus de 600 000 » lycéens de terminale et étudiants en réorientation ont reçu une réponse positive à leurs vœux sur la plateforme d’admission post-bac Parcoursup, indique le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, ce dimanche 4 juin.
Parmi les 917 000 candidats qui ont confirmé au moins un vœu, « plus de 600 000 ont reçu une réponse positive, ce qui est un taux tout à fait correct », a estimé le ministre dans une interview au Télégramme. « Sachant que nous n’en sommes qu’au début du processus, puisque cette première phase se prolonge jusqu’au 7 juillet », a-t-il ajouté.

Pour les candidats, plusieurs réponses des établissements supérieurs sont possibles à chacun de leurs vœux : être accepté (« oui »), être accepté sous condition (« oui si », pour des filières universitaires qui demandent à l’étudiant de suivre un parcours d’accompagnement pédagogique ou personnalisé), être en liste d’attente ou encore être refusé (uniquement pour les filières sélectives).
Attention aux absentéistes de la fin de l’année
Les lycéens doivent répondre au plus tard dimanche à 23h59 pour les propositions faites les 1er et 2 juin et lundi à 23h59 pour celles reçues le 3 juin. Pour les propositions reçues à partir de lundi, ils devront répondre au plus tard le lendemain soir.
« Pour l’instant, cela se déroule bien, tant d’un point de vue technique que pour les candidats », a commenté Pap Ndiaye. En parallèle, une phase d’admission complémentaire permettra aux candidats de formuler à partir du 15 juin jusqu’à dix nouveaux vœux dans les formations qui disposent encore de places.

Le ministre a par ailleurs mis « en garde » les lycéens qui pourraient être tentés de ne plus venir en cours après les épreuves anticipées du bac, « un mauvais calcul », selon lui : « pour les élèves n’ayant pas reçu de réponses favorables de Parcoursup au 1er juin, et qui sont donc dans la phase complémentaire, les notes du troisième trimestre comptent ».
Les établissements signalent des « situations d’absentéisme », a toutefois reconnu le ministre, sans donner de précisions chiffrées, rappelant qu’il a chargé William Marois, ancien recteur de l’académie de Nantes, « de faire des propositions » sur le sujet « d’ici le début de l’automne ».
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L’appel de Sophie Binet à Macron avant la journée de mobilisation de mardi


EMMANUEL DUNAND / AFP
L’appel de Sophie Binet (ici le 17 mai) à Macron avant la journée de mobilisation de mardi
POLITIQUE – « Rien n’est écrit d’avance. » Sophie Binet veut mobiliser les foules avant la nouvelle journée d’actions de l’intersyndicale, mardi 6 juin, contre la réforme des retraites et en appelle à nouveau à la responsabilité d’Emmanuel Macron. Pour la secrétaire générale de la CGT, l’avenir du texte dépendra « du niveau de la mobilisation » dans la rue ainsi que « du vote le 8 juin » à l’Assemblée.
« Jusqu’ici, on a déjoué tous les pronostics. Cela fait six mois que l’intersyndicale est mobilisée, c’est énorme. Les suites dépendront du niveau de la mobilisation mardi et du vote le 8 juin. J’appelle donc tout le monde à descendre dans la rue », exhorte ainsi la syndicaliste dans une interview au JDD publiée ce dimanche 4 juin, à deux jours de la 14e journée d’action à l’appel de l’intersyndicale.

« Il est encore temps qu’il retrouve la raison »
« Nous avons marqué des points cruciaux : on a gagné la bataille des consciences, remis le syndicalisme au centre et fait perdre à Emmanuel Macron toute majorité sociale et politique. Et, oui, je le confirme : il est encore temps qu’il retrouve la raison et renonce à cette réforme », assure-t-elle.
Mais si les amendements des oppositions pour réintroduire l’abrogation du report de l’âge légal à 64 ans sont rejetés en vertu de l’article 40 de la Constitution, vidant de sa substance le vote de la proposition de loi Liot le 8 juin, « ce sera un pur scandale démocratique », avertit-elle.
« C’est inédit et cela créerait un lourd précédent », insiste la responsable syndicale, se disant « très inquiète de la montée de l’extrême droite ». « Si elle arrive au pouvoir demain, ces manœuvres autoritaires pourront faire école », craint-elle, dans le sillage de son homologue Laurent Berger de la CFDT, lequel s’inquiète de la possibilité donnée à certains préfets zélés d’utiliser des lois antiterroristes pour empêcher les manifestations, notamment les casserolades.

Interrogée sur les propos d’Emmanuel Macron qui a recadré la Première ministre pour avoir qualifié le Rassemblement national d’« héritier de Pétain », elle juge que « c’est extrêmement choquant ». « Cela confirme qu’Emmanuel Macron fait la courte échelle à l’extrême droite alors qu’il a été élu pour lui faire barrage. Le RN n’a jamais été aussi élevé que depuis son accession au pouvoir. Il porte une responsabilité écrasante ».
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Aurélien remporte la finale de la saison 12


Capture d’écran TF1
En finale de la saison 12 de « The Voice », quatre candidats étaient encore présents, avec de gauche à droite : Aurélien, Jérémy Levif, Micha et Arslane.
DIVERTISSEMENT – Si Big Flo et Oli ont déjà remporté cette saison 12 dans le cœur du public, il fallait encore départager Arslane, Micha, Jérémy Levif et Aurélien ce samedi 3 juin sur le plateau de TF1, sous le regard des coachs réuni une dernière fois cette saison.
Pour la finale de la 12e édition du télécrochet, plusieurs grands classiques ont été repris par les quatre derniers candidats encore en lice dans la compétition musicale. De Quand on a que l’amour de Jacques Brel à Hallelujah de Leonard Cohen en passant par All by Myself de Céline Dion (et Eric Carmen). Le public et le jury n’ont pas eu le temps de s’ennuyer.

Au terme des deux prestations des finalistes, deux ont été finalement sélectionnés pour subir le vote le plus important de la saison : l’ultime vote du public. Et c’est Aurélien (de l’équipe de Zazie) et Micha (de l’équipe d’Amel Bent) qui ont été choisis dans cette super-finale après avoir interprété La Quête de Jacques Brel. Un moment fort en émotion pour les deux artistes en devenir.
Et le grand gagnant est…
En fin de soirée, le public a finalement désigné Aurélien comme grand gagnant de l’émission de TF1 avec 68,3 % des votes, succédant ainsi à Nour en saison 11. Une victoire pour le plus grand bonheur de Zazie, qui remporte pour la troisième fois The Voice avec l’un de ses candidats (Lilian Renaud en 2015 et Maëlle en 2018).
Et si l’apothéose de cette saison avait sans doute eu lieu la semaine dernière avec le retour surprise d’un certain Florent Pagny, la soirée de samedi n’a pas manqué de spectacle. D’autant plus qu’un certain nombre d’invités de renom étaient présents pour accompagner les finalistes en chanson.

Christophe Maé s’est ainsi joint à Micha pour une reprise de Casting, tandis qu’Arslane a pu reprendre À fleur de toi avec Vitaa. Jérémy Levif s’est offert quelques instants hors du temps avec Pierre de Maere sur les notes d’Un jour je marierai un ange. Le grand gagnant Aurélien a eu l’honneur de reprendre Casser la voix avec Patrick Bruel en personne. Et c’était sans compter sur la présence d’Aya Nakamura pour un medley de sa discographie en compagnie des quatre meilleurs candidats de la saison.
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les premiers décrets d’application publiés au Journal officiel


JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
À seulement deux jours de la 14e journée d’action intersyndicale contre le projet de loi du gouvernement sur les retraites, de premiers décrets sont apparus au Journal Officiel.
POLITIQUE – Des airs d’épilogue, à deux jours d’une nouvelle mobilisation intersyndicale. Ce dimanche 4 juin, les deux premiers décrets d’application de la réforme des retraites sont parus au Journal officiel, dont celui portant progressivement l’âge légal de 62 à 64 ans, la mesure la plus controversée du texte.
Les décrets publiés déclinent les modalités d’application des articles 10, 11 et 17 de la loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 « relatifs, d’une part, à l’augmentation progressive de l’âge d’ouverture des droits à la retraite de 62 à 64 ans et à l’accélération du rythme de montée en charge de la durée d’assurance requise pour le taux plein, et, d’autre part, aux départs anticipés, notamment s’agissant des carrières longues et au titre du handicap », explique le gouvernement dans un communiqué.

Ce document précise d’ailleurs les dispositions relatives aux « catégories actives » de la fonction publique (pompiers, policiers, contrôleurs aériens…), qui pourront toujours partir avant 64 ans mais dont l’âge légal de départ sera lui aussi relevé, et aux départs anticipés pour les personnes qui ont commencé à travailler tôt et ont cotisé les 43 années requises.
Pour les carrières longues, le dispositif « prévoit désormais quatre bornes d’âge d’entrée dans le dispositif (16 ans, 18 ans, 20 ans et 21 ans), en permettant un départ anticipé à la retraite selon quatre bornes d’ouverture des droits à la retraite (respectivement 58 ans, 60 ans, 62 ans et 63 ans) », indique le communiqué.
Une 14e journée d’action contre la réforme
Ces deux décrets sont les premiers des 31 textes d’application qui doivent être publiés avant le 1er septembre pour que la réforme puisse être mise en œuvre dans les temps.

« Dès le mois de juillet, il y aura des retraites qui seront calculées en fonction des nouvelles règles », a indiqué le 31 mai le directeur général de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), Renaud Villard.
La publication de ces décrets intervient en outre deux jours avant la 14e journée d’action contre la réforme des retraites mardi, à l’appel de l’intersyndicale, pour qui le recul de l’âge légal à 64 ans est la principale ligne rouge.
L’Assemblée nationale doit également examiner le 8 juin une proposition de loi abrogeant la réforme, à l’initiative du groupe indépendant LIOT. Le texte a été vidé de sa substance en commission, mais donnera lieu à de nouvelles passes d’armes lors de son examen en séance.
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Liot et les opposants ont encore quelques outils pour faire durer la bataille


GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Les outils à disposition de Liot et des opposants pour faire durer la bataille sur la réforme des retraites (photo de Yaël Braun-Pivet prise le 31 octobre 2022)
POLITIQUE – La boîte à outils recèle encore quelques clés. Les opposants à la réforme des retraites ont perdu une nouvelle bataille, ce mercredi 31 mai, en commission des Affaires sociales à l’Assemblée, quand le camp présidentiel a vidé de sa substance la proposition de loi d’abrogation portée par le petit groupe Liot. Ce texte concentrait toutes les attentions depuis plusieurs semaines.
Un coup dur pour les pourfendeurs de la réforme des retraites qui donne la possibilité à la présidente de la chambre basse, Yaël Braun-Pivet, de déclarer la mesure irrecevable quand elle fera son retour dans l’hémicycle ce jeudi 8 juin. Avec la parution des premiers décrets d’application, ce dimanche 4 juin, serait-ce la fin de la partie ? Pas forcément.

Les députés opposés au texte phare d’Emmanuel Macron ont encore quelques flèches pour riposter et faire durer la bataille – ou trainer les débats, c’est selon – après plusieurs mois de conflit social et politique. Comme depuis le début de l’année, celles-ci devraient passer du Conseil constitutionnel au Palais Bourbon.
Mettre la pression sur Braun-Pivet
Premier levier : accentuer la pression sur Yaël Braun-Pivet. La présidente de l’Assemblée nationale détient l’avenir du texte entre ses mains. Elle pourra brandir elle-même ce jeudi le couperet de l’article 40 de la Constitution sur la recevabilité financière afin de retoquer les amendements qui seront déposés pour rétablir la disposition d’abrogation des 64 ans.
Une hypothèse fort probable – à en croire les dernières déclarations de la principale intéressée –, qui aurait pour conséquence d’empêcher un vote dans l’hémicycle où le rapport de force est moins favorable au camp présidentiel qu’en commission. Et, ce faisant, éviter au gouvernement un possible camouflet.

Dans ces conditions, les élus opposés à la réforme se relaient devant les micros et dans les médias pour appeler la responsable macroniste à défendre son institution et à laisser les parlementaires voter. « Nous lui demandons de ne pas commettre ce geste-là, qui serait véritablement une faute », a encore estimé Clémence Guetté ce samedi 2 juin sur France 2. En invalidant les amendements de l’opposition, Yaël-Braun Pivet ferait un « usage abusif » de l’article 40 qui créérait un « précédent très grave », prévient la députée LFI.
En réalité, le suspense n’est pas grand quant à la décision de la titulaire du perchoir. Après avoir donné l’impression de résister à la pression de son propre camp, l’élue des Yvelines explique désormais qu’elle prendra ses « responsabilités » sur un texte qui, selon elle, « ne doit pas » être débattu, car il est « inconstitutionnel ».
Déposer une motion de censure
Restent alors plusieurs cartouches à la Nupes, au groupe Liot et au Rassemblement national pour scotcher le dossier retraite en haut de la pile de l’agenda politique. La première, et la plus retentissante, serait une nouvelle motion de censure. Nombreux sont ceux à l’agiter comme une menace. « On devra monter d’un cran dans ce qui est possible pour nous en termes de riposte, et donc on cherchera des alliés pour une éventuelle motion de censure », a fait valoir Clémence Guetté ce samedi sur France 2, en exprimant le souhait d’un texte transpartisan.

Avant elle, Charles de Courson, l’un des élus meneurs du groupe hétéroclite Liot, a lui aussi pris soin de laisser planer le doute. « Une motion de censure finira par passer, et peut-être dans un délai pas si lointain. C’est inéluctable », lançait-il mercredi dernier depuis l’Assemblée, après le vote de la commission.
Ce coup de boutoir pourrait toutefois ne pas être immédiat du côté du groupe indépendant. « La motion de censure fait partie des hypothèses », confirmait Bertrand Plancher, leur président, la semaine dernière sur Public Sénat, mais en temporisant un peu les ardeurs : « Si nous déposons à nouveau une motion de censure, c’est que l’on sent que l’on a, cette fois-ci, la possibilité de renverser le gouvernement. » Leur dernière initiative de ce genre a échoué à neuf voix près.
Saisir le Conseil constitutionnel
Qu’à cela ne tienne, le groupe Liot a une autre carte dans sa manche : celle de la saisine du Conseil constitutionnel sur sa fameuse PPL. « Nous voulons que l’article 24 de la Constitution, qui indique que le Parlement vote la loi, soit respecté », expliquait Bertrand Pancher dans les colonnes du Point le 28 mai dernier.

Une saisine et « deux objectifs », selon les mots de l’élu de la Meuse au HuffPost : « Tout d’abord, démasquer les mensonges et chiffres farfelus de la Macronie concernant notre texte. Ensuite, alerter tous les parlementaires, y compris ceux de la majorité, d’un grave déni démocratique : si notre proposition de loi du 8 juin n’est pas mise au vote, alors plus aucune proposition de loi ne pourra l’être désormais. » Comme nous l’expliquions déjà ici, plusieurs propositions de loi faites par la majorité dans le passé auraient effectivement pu tomber sous le coup de l’irrecevabilité financière.
De quoi entraîner de nouveaux débats difficiles pour le camp présidentiel qui s’évertue tant bien que mal à essayer de tourner la page de la réforme des retraites. En cela, les élus opposés au texte pourront compter sur un nouveau round de manifestations à l’appel de l’intersyndicale mardi 6 mai. Pour montrer les muscles, deux jours avant une journée cruciale à l’Assemblée.
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SAMEER AL-DOUMY / AFP
Marine Le Pen, trois fois candidate à la présidentielle et deux fois au second tour face à Emmanuel Macron, à Hénin-Beaumont le 29 janvier 2023. (Photo by Sameer Al-DOUMY / AFP)
POLITIQUE – « Et toi, que feras-tu si Marine Le Pen l’emporte en 2027 ? ». Voici la question que je pose maintenant à mes amis, suscitant souvent chez eux des haussements de sourcils, des souffles d’indignation, des mines graves ou des airs interloqués. Et pourtant, malheureusement, la question se pose.
En 2022, l’extrême droite s’est qualifiée pour le second tour de l’élection présidentielle, pour la troisième fois en vingt ans, et compte 88 députés à l’Assemblée nationale. Début avril, les sondages annonçaient que, si la présidentielle avait lieu aujourd’hui, Marine Le Pen l’emporterait. Candides au pays de Voltaire, les Français semblent plus que jamais davantage autruches que coqs. Alors que le Rassemblement national ne cesse de progresser dans les sondages, l’air de rien, ne faisant pas de vagues malgré le raz de marée qu’il annonce, les citoyens semblent osciller entre fatalisme et résignation.

Dans le même temps, à l’échelle européenne, plusieurs de nos voisins pavent la voie de l’illibéralisme. L’apathie des Européens face aux assauts du populisme effraie. Jaroslaw Kaczynski en Pologne, Viktor Orbán en Hongrie, et Giorgia Meloni en Italie, autrefois vilipendés, se rejoignent chaque jour un peu plus, et s’invitent dans nos frontières, en atteste la proposition de loi du parti Les Républicains visant à modifier la Constitution pour s’exonérer de la protection offerte par la Convention européenne des droits de l’homme.
Alors que le Rassemblement national ne cesse de progresser dans les sondages, l’air de rien, les citoyens semblent osciller entre fatalisme et résignation
Cette tribune s’adresse à ceux qui considèrent que l’arrivée de l’extrême droite aux rênes de l’État serait un séisme. À ceux qui n’ont pas encore succombé à l’abattement du « c’est la dernière option ». À ceux qui sont conscients que derrière le vernis du RN, qui a savamment opéré un changement de marque, comme l’analyse Raphaël Llorca dans Les nouveaux masques de l’extrême droite, se cache toujours les héritiers du régime de Vichy, de l’OAS, du GUD, d’Ordre nouveau, et de toutes les organisations d’extrême droite qui ont fait le lit de la haine depuis des décennies. Les contrats passés par le groupe RN Identité et démocratie avec les sociétés Unanime ou e-Politic en sont deux récentes illustrations.
Malgré la banalisation du RN, l’extrême droite n’a pas changé. Bien qu’il préfère la terminologie « droite nationale » ou souhaite siéger à gauche des Républicains – requête rejetée – le RN n’est pas un parti comme les autres. Sa matrice reste l’exaltation de la nation comme entité supérieure, homogène, monolithique, dont le ciment serait le rejet des étrangers, comme en ont encore témoigné les propos du député RN Grégoire de Fournas – « qu’ils retournent en Afrique ». Il n’est pas difficile d’identifier dans cette dynamique les relents d’un fascisme tel que décrit Ernst Nolte dans Les Trois visages du fascisme, dissimulé derrière le calme et la prudence des nepo-fascistes sur les plateaux TV.

Dans ces conditions, que ferons-nous si Marine Le Pen l’emporte en 2027 ? Quelle sera notre attitude si l’extrême droite revient pour la première fois à la tête du pays depuis 1940 ?
Quatre scénarios se présentent à nous face à cette tragédie démocratique. Le premier serait de faire comme la plupart des Français en 1940, faire le dos rond et tenir bon. Partir à l’étranger, vers notre nouveau Londres en est un deuxième. L’Espagne en passe d’être perdue par le Parti socialiste ? Le Royaume-Uni, qui a récemment ployé sous l’appel populiste du Brexit ? Le Chili qui après un vent de gauche voit les élections pour le « Conseil Constitutionnel » ouvrir la voie à l’extrême droite ? La Norvège, à l’indice de démocratie de 9,81 mais qui honnit les étrangers ? La troisième voie c’est la résistance. Sous toutes ses formes, sabotage, dévoilement des oripeaux racistes par piratage, blocage de réunions ou de l’exercice radical du pouvoir. Enfin, la désobéissance civile et culturelle, pour laquelle nous mettons tous nos espoirs dans les artistes qui osent dire les atrocités et les exactions, qui s’insurgent, s’indignent, avec Stéphane Hessel comme guide.
Aucune réponse ne peut nous satisfaire. Espérons alors surtout que le réveil démocratique précédera le drame, et que la question « et toi, que feras-tu ? » n’aura jamais à se poser.
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