Au Burkina Faso, la pression sur les proches de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé qui avait quitté le pays en 2020, continue de s’intensifier. Après l’arrestation de son aide de camp et de son fils aîné, Aziz, la semaine dernière, c’est au tour de sa fille, Yasmine Bassolé, d’être interpellée ce lundi soir, selon des sources familiales.
« Bonjour, je suis Yasmine Bassolé. » Ces mots ont été enregistrés ce lundi alors que Yasmine se trouvait dans une clinique à Ouagadougou, suite à un malaise, rapporte Guillaume Thibault, journaliste du service Afrique de RFI. C’est en quittant cet établissement, aux environs de 17h, qu’elle a été arrêtée par des hommes en civil à bord de véhicules banalisés, témoigne un proche présent sur les lieux.
Dans un enregistrement audio de six minutes, Yasmine Bassolé revient sur les événements de la nuit de vendredi à samedi, lorsqu’elle a été confrontée à une perquisition violente. Quatre hommes armés, refusant de décliner leur identité ou leur grade, ont pénétré de force à son domicile. Selon ses déclarations, elle a été frappée avant que l’arrivée soudaine de son mari ne les pousse à quitter les lieux.
Suite à cet incident, Yasmine Bassolé s’est rendue à l’hôpital, où elle affirme avoir été mise sous surveillance étroite. « Il y a des hommes armés qui montent la garde juste à côté de ma chambre. Ils sont deux, parfois trois. Tout l’hôpital est quadrillé par leurs éléments depuis mon arrivée », a-t-elle déclaré.
Djibrill Bassolé a confirmé l’arrestation de sa fille, qui a été « emmenée vers une destination inconnue ». L’ancien ministre estime que ces trois arrestations, visant son aide de camp, son fils et maintenant sa fille, sont directement liées à ses déclarations publiques sur la situation sécuritaire au Burkina Faso.
Pilier du régime de Blaise Compaoré, Djibrill Bassolé a successivement occupé les postes de ministre de la Sécurité puis des Affaires étrangères. Condamné en 2019 à dix ans de prison pour son implication présumée dans une tentative de coup d’État en 2015, des accusations qu’il réfute, il a fait appel de sa condamnation. En 2020, il a été autorisé à se rendre en France pour des raisons médicales
Articles similaires