Une croissance des droits télé internationaux plus faible que prévu et une baisse de 10% des ventes de maillots sont deux effets négatifs possibles pour les caisses du PSG si le départ de Lionel Messi est consommé, selon des experts en marketing sportif consultés par l’EFE.
Cependant, ces spécialistes mettent également en avant les aspects positifs de sa séparation prévisible en juin. Concrètement, la réduction de la masse salariale et une amélioration de l’image du Paris Saint Germain (PSG), auquel on a reproché à plusieurs reprises d’être trop indulgent avec ses stars. L’un des premiers effets négatifs d’une Ligue française (Ligue 1) sans Messi pourrait être la renégociation à la baisse des droits internationaux, qui toucherait à la fois le PSG et le reste des clubs de première classe. Le contrat avec le diffuseur actuel, la chaîne qatarie Bein Sports, se termine en 2024.
Le championnat de France tire actuellement 80 millions d’euros par an de sa vente hors de France, une somme dérisoire par rapport au championnat espagnol et, surtout, à la Premier League (environ 2 000 millions d’euros par saison). “Il peut y avoir une influence quand il s’agit de renégocier des droits internationaux qui se terminent en 2024”, reconnaît Virgile Caillet, l’un des responsables du marketing sportif français les plus connus. Vincent Chaudel, autre spécialiste du sujet, convient que “ce n’est pas la même chose de négocier à l’étranger avec des marchés comme l’Asie ou l’Amérique latine” en ayant Messi et Neymar en Ligue 1.
“Disons que dans le prochain contrat les droits internationaux vont progresser parce qu’ils sont actuellement très bas, mais pas tant que ça, au cas où les deux ne seraient pas en France”, note Chaudel, qui ajoute que si Messi va dans un championnat qui rivalise avec la France, comme les Espagnols, les dommages éventuels à la Ligue 1 seraient plus importants.
Moins de maillots du PSG
Séparé du club pendant deux semaines en raison de son voyage promotionnel en Arabie Saoudite, le départ de la star argentine est tenu pour acquis deux saisons seulement après avoir atterri à Paris en provenance de Barcelone. Et que son renouvellement pour un an de plus, jusqu’en juin 2024, était proche d’avoir lieu.
Si Messi finit par faire ses valises, le PSG serait au moins en mesure de rembourser en grande partie ce qui a été payé par le capitaine argentin (à qui il verse quelque 80 millions d’euros par saison, en ajoutant salaire, cotisations de sécurité sociale et primes), un Un investissement qui aurait même été rentable si l’entité avait atteint au moins les demi-finales de la Ligue des champions (elles sont tombées lors des deux dernières éditions en huitièmes de finale).
En tout cas, Messi peut revendiquer les médailles d’avoir attiré au moins 8 nouveaux parrainages et d’avoir donné un énorme coup de pouce à la vente de maillots du PSG, qui a facilement dépassé le million en 2022. “Peut-être qu’il pourrait y avoir une baisse de ces ventes autour de 10% », hasarde Caillet. Un chiffre que Chaudel juge également réaliste. Une éventuelle baisse de revenus qui “ne va pas du tout ébranler” les finances du club, ajoute-t-il. Seuls 20% du prix total des maillots reviennent au club, car la plupart vont au fabricant et au distributeur.
La “Pulga” a aussi contribué à la visibilité sur les réseaux du PSG, qui a atteint en janvier 2022 150 millions de followers, soit 50% de plus que l’année précédente. Tout cela a permis d’accélérer les revenus du club qui, sans compter les droits télévisés et les billets de match, a battu un record de 350 millions par an.
Cependant, Caillet et Chaudel minimisent le départ éventuel de Messi et voient même des aspects positifs. « Le PSG est souvent accusé d’être trop mou avec ses stars. Messi étant sanctionné, il envoie un message fort », juge Caillet. De plus, poursuit-il, son éventuel départ fera baisser la masse salariale et aiderait le club parisien à se rapprocher des paramètres du fair-play financier de l’UEFA, ce qui lui permettrait d’effectuer des transferts sur le marché estival.