La finale de la Coupe de France, que Nantes et Toulouse disputeront ce samedi au Stade France, à Saint-Denis, sera bien plus qu’un match de football. Il y a quatre mois, Emmanuel Macron, président de la République, promulguait une loi qui a généré la plus grande crise politique et institutionnelle depuis les gilets jaunes.
Le chef de l’exécutif français a annoncé l’augmentation de l’âge de la retraite de deux ans, provoquant le rejet et le scepticisme du décret, qui a été suivi de jours successifs de grèves et de troubles dans les services publics.
Macron se rendra au Stade France pour assister en direct à la finale de la Coupe de France, mais ce sera dans des conditions inédites depuis qu’il a débuté son mandat en 2017, actuellement en deuxième législature. En premier lieu, il ne descendra pas sur le terrain de jeu pour faire le salut officiel aux 22 footballeurs qui disputeront le match, évitant ainsi un coup de sifflet monumental qui pourrait atteindre des décibels historiques.
Avant le match, les syndicats et différents groupes opposés à Macron vont distribuer, aux portes des arrêts de métro et de train, 30 000 cartons rouges et plus de 10 000 sifflets pour que les supporters expriment leur rejet du président de la République. Les manifestations qui auront lieu au Stade France ne seront pas retransmises par France 2 et BeIN Sports, les deux chaînes de télévision détentrices des droits de la finale, suite aux injonctions venues de l’Elysée. En effet, la préfecture (délégation gouvernementale) de Paris a interdit la concentration ce vendredi.
Il n’est pas non plus confirmé que Macron remettra le trophée du vainqueur de la Coupe de France au vainqueur de la finale. Le dirigeant français veut éviter tout type d’affrontement, conscient que la France est en période de crise en raison de sa réforme des retraites, qui a été ratifiée par le Conseil constitutionnel, l’équivalent de la Cour constitutionnelle en Espagne, le 14 avril.
La sécurité de l’événement a été considérablement renforcée. La préfecture de police de Paris a annoncé un déploiement sans précédent pour une finale de Coupe de France, qui réunira plus de 3 000 agents des forces de l’ordre, soit trois fois le nombre de la finale de l’an dernier entre Nantes et Nice. Lors de la finale de la Ligue des champions, en mai 2022, qui a été un désastre absolu en raison des difficultés d’accès au site, 6 800 policiers ont été déployés pour tenter d’assurer la sécurité de l’événement.
Les forces de sécurité de l’Etat rappellent que siffler le président de la République est puni par le code pénal et, par ailleurs, il est également interdit de siffler en plein match pour ne pas “perturber l’arbitrage”. En effet, lors de la finale de la Coupe 2002, entre Lorient et Bastia, le début du match avait été suspendu en raison des sifflets dédiés à La Marseillaise par les supporters corses, faisant menacer Jacques Chirac, alors président de la République, de quitter la surface et suspendre le jeu.
Le code pénal a été durci par toute forme d’insulte aux symboles nationaux, y compris l’hymne, donc si ce samedi il y a un coup de sifflet pour La Marseillaise, si nous respectons strictement le code pénal, le président, Emmanuel Macron, sera obligé de partir le Stade France et ne pas jouer la finale. Ce serait finalement une mesure peu probable, car les protestations seront dirigées uniquement et exclusivement contre Macron et non contre les symboles de la République française.
Macron fait face à une période de crise, de tension et de protestations continues en raison d’une loi qui s’est propagée au monde du football. Les supporters nantais et toulousains manifesteront leur mécontentement face au chef de file de l’exécutif français, notamment à la 49e minute, comme un rejet du décret numéro 49.3 qui reprend la Constitution et qui l’a entériné pour empêcher que la loi de réforme des retraites ne soit soumise au vote. à l’Assemblée nationale. Dans le sport, Nantes vise sa deuxième victoire consécutive et Toulouse sa première Coupe depuis 56 ans. Le jeu attirera plus l’attention, notamment en avant-première, dans la boîte que sur le terrain.